Un membre de l’opposition au Zimbabwe a été retrouvé mort après avoir été enlevé pendant sa campagne pour les élections partielles, selon son parti, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC). C’est le troisième incident de ce genre signalé par la CCC en quelques semaines. Le parti accuse la Zanu-PF, au pouvoir, de mener une vaste campagne d’intimidation contre ses partisans. Fin octobre et début novembre, la CCC avait rapporté l’enlèvement, la torture et les mauvais traitements infligés à l’un de ses députés ainsi qu’à un ancien député à Harare.
La CCC a confirmé lundi que le corps de Tapfumanei Masaya, enlevé en plein jour par des hommes armés à Harare samedi dernier, a été retrouvé dans les faubourgs de la capitale. Le parti a appelé la police à enquêter sur ce crime haineux et à traduire les auteurs en justice. La police a confirmé la découverte d’un corps sans confirmer son identité, qui doit encore être établie. En août, des élections contestées ont reconduit le président Emmerson Mnangagwa au pouvoir, conduisant le parlement à déclarer vacant les sièges de 15 députés élus de la CCC. Des élections partielles sont prévues en décembre. Tapfumanei Masaya, qui faisait campagne pour un candidat de la CCC à Mabvuku, a été enlevé de force dans un véhicule, selon le parti, attribuant sa mort à l’annulation illégale et frauduleuse des élections de leurs députés.
« Suite à sa défaite en août face au président Mnangagwa, Nelson Chamisa, le leader de la CCC, accuse le scrutin de ne pas avoir respecté les normes démocratiques, une affirmation partagée par les observateurs internationaux. Les élections partielles à venir pourraient donner à la Zanu-PF une majorité des deux tiers au Parlement, ce qui, selon certains analystes, pourrait être utilisé pour permettre à Mnangagwa de rester au pouvoir au-delà de 2028. »
Ordina Ndlovu